France English Português Contactez nous

facebook petite icone bleue
twitter petite icone
flux rss, icone
mecaniqueuniverselle.net : aller à la page d'accueil
  • philosophies

Introduction à la colonisation

De la philanthropie à la ségrégation

, affiche de propagande colonialeExpansionnisme et conquête

Le droit de l'esclavage vient du mépris qu'une nation conçoit pour une autre, fondé sur la différence des coutumes. Montesquieu.

L'histoire de la colonisation, se juxtapose avec celle de la civilisation humaine.

S'adapter entièrement au monde

Après s'être distingué génétiquement des autres groupes primates, l'espèce humaine s'est mise à coloniser progressivement son espace terrestre. Elle a conquit tous les reliefs, tous les climats existants sur notre planète. De l'aridité désertique jusqu'aux glaces arctiques, des altitudes himalayennes au monde lacustre, des grandes forêts amazoniennes aux vastes plaines de Sibérie ou d'Amérique, l'homme a conquis une grande partie de son monde, s'est adapté à chaque nouvelle géographie.

Les changements climatiques, la poussée démocratique sont de grands moteurs de notre conquête du monde, mais pas seulement. Le goût de l'aventure et la curiosité font également parti de la nature humaine.

Un retour vers l'unité

Depuis quelques millénaires déjà, les petites structures s'amalgament entre elles pour former des structures un peu plus grandes. Des clans se sont rassemblées pour former des tribus. Des tribus pour former des cités. Des cités pour former des pays, puis des nations. Et les nations se réunissent aujourd'hui pour former des communautés de nations.

La violence prime sur la conscience

Jusqu'à présent et globalement, cette agrégation progressive, n'a jamais trouvé les moyens de se dérouler de manière paisible et diplomatique. La conscience de l'homme était encore trop faible par rapport à ses pulsions. Le désir de s'affirmer aux dépens de ses congénères, le plaisir d'imposer sa domination, l'a régulièrement emporté sur la bienveillance et la symbiose. Dans les premiers temps de cette réunification, les rencontres humaines se déroulaient sous la forme de la rafle, de la razzia, du pillage et de la mise en esclavage des territoires conquis (et aujourd'hui encore, de façon plus sophistiqué, ce sont bien souvent les mentalités les plus primitives qui imposent leur désir à la majorité pacifique).

De l'extension morale

Mais parallèlement à la progression des sociétés humaines, se déroulait également une expansion morale et philosophique. Cet épanouissement spirituel augmentait la capacité humaine a apprécier « l'étranger », à avoir de l'empathie pour lui, à vouloir le considérer comme un égal. Une grande partie des intentions colonialistes était du côté des idées généreuses. Même s'il ne tenait pas compte des aspirations d'autrui, le désir d'apporter la civilisation, de partager les libertés gagnées, de faire régresser les oppressions primitives, faisaient partis des arguments de mise en œuvre des colonisations.

Des esclavagistes

Mais il y avait également la réalité humaine. Il y avait les personnalités esclavagistes et leurs intentions claires ou dissimulées de profiter de tout ce qui allait pouvoir être pris par la force. Leur grande capacité à se fédérer, leur énorme rapidité à former des hiérarchies solides, les ont rapidement imposés face aux utopistes. Pourquoi et comment, les dominants esclavagistes et discriminants sont-ils parvenus (et parviennent-ils encore) à s'imposer sur les dominants idéalistes et bienveillants, telles vont être les questions essentielles de ce chapitre auxquelles nous essaierons d'apporter quelques réponses.

On aurait préféré...

Si nous interrogerons la plupart des êtres humains sur la façon dont ils auraient préféré voir se concrétiser les rencontres intergroupes, inter-ethniques, inter-communautaires, nul doute que la majorité d’entre eux, choisirait des rencontres paisibles, respectueuses, sans abus ni conflit. La majorité d'entre-nous préférerait apprendre de l'histoire, que les grandes vagues de rencontres successives, ont été accomplies sous forme d'entente cordiale, d'échanges commensaux, de coopération juste et profitable à chacun. Nous aurions aimé avoir affaire à des conquistadors pacifistes et respectueux des autochtones qu'ils rencontraient. Des conquérants ouverts et affables, aptes à respecter la différence, à apprécier la diversité, à reconnaître les qualités de ce qui leur était étranger, comme certaines populations indigènes le leur montrait. Ces rencontres intercontinentales auraient eu alors une autre physionomie. Ces contacts inter ethniques auraient été différents s'ils avaient été initiés par une globalité de personnalités comme Antonio Montesinos ou Las Casas. Des hommes capables d'empathie, de désir de justice et de respect pour les autres cultures.

à quelques rares exceptions près, ce ne fut pas le cas.

Mais évidemment tout cela est chimérique. La société humaine ne peut pas être plus évoluée que ce qu'elle est à l'instant T. La plupart du temps, la domination, l'égocentrisme, la violence et l'esclavage l'emportèrent sur les relations équitables, ce fut un fait et malheureusement, çà devait se dérouler ainsi puisque çà s'est passé comme çà.

Nous pouvons bien sûr, juger cette période passée, et nous devons le faire pour progresser. Mais il nous faut surtout juger notre conduite présente puisqu'elle est la seule à pouvoir être modifié.

Car il suffit de regarder comment se rencontrent aujourd'hui encore les divers mondes, comment se comportent les nouveaux conquistadors occidentaux hors de chez eux, pour saisir la lenteur d'évolution de l'humanité. Les idéalistes d'aujourd'hui se sont encore une nouvelle fois laissés abuser en donnant leur aval à des invasions vendues sur des idées généreuses.

Comprendre la psychologie humaine

C'est pourquoi, nous devons à tout prix disséquer les forces à l'origine du désir de soumettre autrui à son autorité. Nous devons décomposer les pulsions conduisant des hommes à forcer d'autres hommes à accomplir des tâches qu'il aurait sans doute réalisé volontairement s'il avait tout simplement été respecté, bien traité, aimé et estimé. Pourquoi la pulsion l'emporte la plupart du temps sur la conscience. Pourquoi le désir d'écraser l'autre l'enlève presque toujours encore, sur la diplomatie. Voilà quelques unes à mon sens des grandes questions soulevées par l'esclavage et la colonisation qu'il s'agira de disséquer.

2002

histoire naïve de la colonisation

12345678910111213141516171819202122232425262728293031323334353637383940


Aimé Césaire photographie du poète agé et souriant

« Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au Viet Nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer D’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. Aimé Césaire

yves guyot

« Il est étrange qu'il faille employer le canon contre les opprimés pour les délivrer de leurs tyrans » Yves Guyot

Yves Guyot homme politique français né à Dinan le 6 septembre 1843.

Directeur du journal « le siècle » et du « journal des économistes »

six mois d'emprisonnement pour avoir manifesté contre la préfecture de police. Pris parti dès les premières heures pour le capitaine Dreyfus. Féministe convaincue et farouche partisan de la séparation entre l'église et l'État. Mort à Paris le 22 février 1928

colonisation