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  • philosophies

Le fonctionnariat, une évolution

La sécurité comme grandes valeurs humaines

Marcel Tati affiche de Dubout pour Jour de fête, le fonctionnaire joyeuxSe libérer du précaire

Contrairement à l'idée répandue que la politique de "mondialisation" tend à favoriser leur dépérissement, les États continuent en fait à jouer un rôle déterminant au service de la politique qui les affaiblit. Il est remarquable que les politiques visant à déposséder les États au profit des marchés financiers ont été édictés par des États, et, qui plus est, des États gouvernés par des socialistes. Ce qui signifie que les États, et tout spécialement ceux qui sont gouvernés par des sociaux-démocrates, contribuent au triomphe du néo-libéralisme, non seulement en travaillant à la destruction de l’État social (c'est-à-dire notamment des droits de travailleurs et des femmes, mais aussi en cachant les pouvoirs qu'ils relaient." Pierre Bourdieu. 

Le fonctionnariat des années 60 / 70 en France, était ultra protecteur. Il favorisait la sérénité, l'éducation, la culture, les loisirs et l'art de vivre.
Après 70 ans de lutte acharnée contre le communisme, le capitalisme est enfin parvenu à terrasser son ennemi viscéral et comme n'importe quel dominant primate, est entré dans un moment de toute-puissance autocratique.

Tant que le capitalisme avait le communisme et ses valeurs sociales comme adversaire (et garde fou), il lui fallait se comporter correctement avec ses populations et ses employer pour ne pas enrichir l'électorat de l'autre camp.

Une fois le communisme écrasé, le capitalisme bon père de famille, à dut laisser le pouvoir à un jeune loup ultralibéral et anticommuniste primaire qui s'est acharné à détruire les restes du du communisme et surtout de ses valeurs protectrices, sociales, bienveillantes, projetant la société dans la compétition féroce et la destructions de tous les acquis et du fonctionnariat.

Le fonctionnariat, en dehors de son positionnement avant-gardiste dans l'évolution, avait également le mérite d'intégrer en son sein protecteur, l'immense partie des êtres humains indifférent à la compétition (la plus grande partie de l'humanité finalement) et qui privilégiaient l'amitié, la joie de vivre, la simplicité et la sécurité.

La sécurité comme avant-garde

L'aptitude à vivre en sécurité technique, sociale et psychologique, est un des acquis fondamentaux de l'humanité.

Se protéger des disettes, des famines apprendre à engranger fait parti de ses acquis. Se protéger de la violence des luttes entre dominants (par l'art politique), de la voracité du patronat (en développant les protections sociales et les conditions de travail des ouvriers), font parti des grandes conquêtes de l'humanité.

De génération en génération, l'homme à la charge de développer cette sécurité. De l'améliorer pour ses descendants, comme nos ancêtres l'ont fait pour nous même. Dans la grande marche de l'évolution humaine, les valeurs et les protections acquises par le fonctionnariat, font office d'avant garde. Elles sont bien plus en avance et progressiste que les valeurs de la précarité dont le libéralisme vante les mérites.

Le fonctionnariat, c'est « l'offre d'une sécurité matérielle et psychologique à vie en échange d’un travail à un rythme humain ». Il représente un haut degré de civilisation. C'est une rupture complète avec l'insécurité de la nature.

L'humanité évolue progressivement dans ce sens (malgré le petit retour en arrière subit depuis quelques décennies). A l'inverse, la précarité est le symbole même de la vie naturelle. Comme dans la nature, l'homme doit vivre au jour le jour, et en danger permanent.

Certains (comme la présidente du médef), préconisent l'insécurité comme moteur de l'activité humaine. Seulement, ceux qui la prêchent ce ne sont pas ceux qui la vivent, ou alors très rarement. La plupart d'entre-eux, n'ont jamais expérimenté l'insécurité matérielle ou sociale, et non pas la crainte de la vivre un jour (tout au moins pas au degré ou l’a vit le peuple).

De la différence constructrice

De la diversité.

Don Qichotte et Sancho Pansa, afficheLes violent et les doux

Les hommes ne sont pas constitués sur le même modèle.

Certains sont volubiles d'autres réservés. Certains aiment le travail physique, d'autres le travail intellectuel. Certains aiment les voyages, d'autres (comme le philosophe Emmanuel Kant) préfèrent rester chez eux. Certains sont entreprenants, d'autres préfèrent suivre. Certains aiment commander, d'autres obéir. Certains recherchent des vies agitées et pleine de risques, d'autres des existences paisibles et sans contrariété. Certains aspirent à un travail épuisant pour y dépenser leur énergie, d'autres préfèrent un travail paisible et sans stress.

Cette diversité est fondamentale pour permettre à l'humanité d’évoluer et de progresser. Si tous les hommes de la terre étaient « entrepreneurs », il manquerait d'exécutants pour accomplir le travail. Si tout le monde avait une âme de chef, ce serait tout simplement le chaos. Personne ne voudrait exécuter les « basses besognes » et la violence régnerait (basses besognes qui sont les plus hautes pour les spiritualités).

Toutes œuvres humaines, de la plus grande à la plus petite, de la navette spatiale à la feuille de papier, du supermarché au tableau de maître, nécessitent l'intervention de toute la diversité humaine. La moindre bâtisse à construire, exige la présence de fonctionnaires, de notaires, d'architectes, d'entrepreneurs de maçonnerie, de contremaîtres, de maçons, d’électriciens, de menuisiers, d'apprentis, de fabricant de matériaux, de vendeurs de matériaux, de livreurs, donc de constructeurs automobiles, d'ingénieurs, de créatifs, de designer, d'ouvriers à la chaîne etc. etc.

Non seulement l'évolution humaine exige une solidarité de fait entre les divers caractères humains, mais cette solidarité implicite existe et s'étale sur le temps (les inventeurs du feu, de la roue, de l'acier, du papier, de la soie, du plastique ou du verre sont présents par leur œuvre dans la plupart des choses que nous faisons).

L'égalité fondamentale

Tout ce qui est nécessaire n'a pas d'échelle de valeurs

Chaque type de personnalité humaine est donc essentiel pour la bonne marche de l'humanité. Ce côté essentiel de la diversité humaine met en lumière la pertinence des valeurs d'égalité prônées par certaines religions et certaines idéologies politiques. Tous les hommes sont égaux puisqu'ils sont tous essentiels à la construction humaine. Enlevez tous les employés d'une usine, d'un supermarché, d'une société quelconque, et le moteur s'arrête immédiatement de fonctionner. Enlevez tous les responsables et la machine périclite également rapidement.

Du respect mutuel à restaurer

Autrement dit, un respect mutuel entre les diverses corporations, les diverses personnalités, les diverses positions hiérarchiques à l’œuvre dans l'entreprise et plus généralement dans la société, devrait découler de cette prise de conscience. Et ce n'est pas le cas aujourd'hui.

Du narcissisme

L'impossible accueil de la différence

Depuis que le libéralisme a retrouvé sa toute-puissance, les vieux mécanismes de son élitisme abusant se sont remis à dégrader l'image du monde ouvrier. Grâce aux mass médias (qu'il s'est acheté à partir des années 80) l'ultralibéralisme à tout simplement écarté le peuple de la télé, le privant du coup d'un miroir nécessaire et positif, et ne lui offrant ensuite qu'une certaine partie de l'élite* à vénérer.

*la partie la plus élitiste et monnayable de l'élite : entrepreneurs, comédiens, humoristes, sportifs, animateurs, experts libéraux, nantis, VIP etc.),

Certaines corporations, se croient supérieures et demandent à être vénérées. Depuis les années 90, ces corporations, tournée vers elles-mêmes, se sont désintéressés des aspirations et problème du monde pauvre et ouvrier.

Prisonniers de leur narcissisme, ces élites* pensent : « ce qui est bon pour nous, l'est pour l'ensemble, le peuple doit apprécier et tendre vers ce qui nous anime ». Il doit donc aimer l'esprit de compétition, le goût du pouvoir, du luxe, de la célébrité, de la richesse etc. Comme cette élite se considère : « entreprenante, courageuse, hyperactive, compétitive, fonceuse, etc. », elle veut un monde à son image. Elle ignore tout simplement l'importance de la diversité des caractères pour l'humanité et surtout de l'équilibre du nombre peuple/élite, car plus on fabrique de psychisme d'élite, donc de dominant (compétitif, agressif, narcissique, égoïste, élitiste), plus on injecte d’égoïsme et de narcissisme et surtout de violence dans la société, et c'est ce qui nous arrive depuis les années 80.

*à ne pas confondre avec les élites humanistes et respectueuses du peuple rarement présentes dans les médias

Certaines personnes, par leur éducation, leurs années d’études et leur enfance, supportent une grande quantité de stress. Ils parviennent à assumer une compétitivité que d'autres sont incapables d'endosser. Des êtres humains par exemple, sont parfaitement aptes à vivre des situations extrêmes et insécures (vivre dans la rue, dans un pays en guerre, en prison ou dans des zones de non-droit). D'autres n'y survivent pas. Certains (et ce sont les plus nombreux) ont besoin d'une sécurité maximum pour donner le meilleur d'eux-mêmes. D'autres au contraire (beaucoup plus rares) parviennent à s'épanouir dans l'insécurité de l'emploi.

Le respect dû au peuple

La majorité humaine, a besoin de paix et de sécurité de l'emploi.
Autrement dit, pour la majorité humaine, l'idéal se trouve dans des valeurs comme le fonctionnariat.

Le problème, c'est que nous devons passer d'un fonctionnement national à un fonctionnement continental (de la France à l’Europe par exemple). Et dans ce passage, nous devons semble-t-il, démolir le fonctionnariat national. Il doit être dévalué pour faciliter la mondialisation. A mon sens, cette destruction est ponctuelle. Un fonctionnariat Européen (ou mondial) finira par être reconstitué.

L'ouvrier, l’employé, mérite le même respect, la même attention, et le même sentiment de sécurité que les élites. Dans la majorité des cas en effet, les élites vivent dans un profond sentiment de sécurité. Il doivent ce sentiment à leur salaire protecteur, à leurs relations, à leur milieu familial etc. La plupart des politiques, des industriels et journalistes influent qui militent pour l'abolition du fonctionnariat et la mise en précarité du monde ouvrier, ignorent ce qu'est la précarité. Ils n'ont jamais vécu la violence de l'avenir précaire. Non seulement leur salaire les distingue (et 1000 fois plus qu'avant) du vulgum pecum, mais ils infligent au peuple des violences qu'ils ne s'amusent pas à se prescrire.

Ce serait donc la moindre des choses, qu'en récompense du travail considérable est essentiel fourni par le peuple en toute humilité, les dominants lui offrent une parfaite sécurité jusqu'à la fin de leur existence.

Une sécurité matérielle et psychologique à vie, comme c'était le cas dans les grandes années du fonctionnariat (les 30 glorieuses). Ce serait la moindre des choses.

Ces dominants devraient travailler (puisqu'ils en ont les clefs) à augmenter le degré de sécurité matérielle, sociale et juridique sur l'ensemble de la terre. Malheureusement depuis le milieu des années 90, il font l'inverse. Ils ramènent l'Occident à des niveaux antiques d'insécurité. Ces dominants ont travaillé à ré-installer sur la tête des ouvriers, une précarité digne du XIXe siècle. Et dans le même temps, ils ont augmenter de manière scandaleuse leurs salaires et leurs patrimoines. Un patrimoine indécent les mettant à l'abri de la grande insécurité pour eux-mêmes et pour plusieurs générations de leurs descendants.

A suivre (étude non terminé)

2005

Edmund Husserl

Autres textes philosophiques

Vous pourrez également lire sur notre site des textes relatifs à la colonisation et ses buts, sur les mécanismes et les principes de la compétition et sur ceux de la guerre, de la confrontation. Une réflexions sur la beauté des valeurs de la démocratie, sur le sens  et l’importance de l’éducation pour  l’évolution humaine, ou encore un texte relatif aux profondeurs de l’eschatologie.

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John Loocke, philosophe anglais du XVIIe siecle

John Locke

Le libéralisme s'élabore dès la fin du XVIIe siècle en Angleterre principalement, à partir de deux sources d'inspiration : le souci d'abord de défendre la liberté de conscience religieuse contre l'autoritarisme des églises ; et d'autre part celui de limiter les abus du pouvoir monarchique. Roland Quillot la liberté.