De l'inconscience à la conscience Le nihilisme comme moteur à l'action

Du narcissisme comme moteur
L'humanité ne peut s'élaborer autrement que comme elle s'élabore.
Le sentiment d'être le seul maître à bord de notre aventure humaine (à l'opposé du fatalisme et d'un certain nihilisme en découlant) est un dopant pour le progrès technique et social du monde. De grandes choses se sont accomplies en son nom, et nous lui devons sans doute, une grande partie de la joie et de l'optimisme enfantin qui rends parfois si agréable la vie des hommes.
Mais c'est également la source d’un orgueil forcené. C'est un des facteurs de nos évolutions antagonistes et violentes et du rationalisme borné à l'origine des pires absurdités (la marchandisation actuelle de l'humanité en est un parfait exemple).
Si le monde est bien déterminé comme nous le pensons sur la mecaniqueuniverselle, théoriquement, le fatalisme serait la posture la plus logique pour évoluer. Il serait plus logique "d'aimer le monde tel qu'il advient au lieu de le désirer à notre convenance" comme le préconisent les philosophes stoïciens et Baruch Spinoza. Seulement, notre monde est encore à construire. Il a encore besoin de progrès. Et le progrès réclame, par certains cotés, de lutter contre la fatalité, de ne pas supporter le monde tel qu'il est, pour avoir l'énergie active de le modifier. L'idéal serait alors peut-être une sorte de fatalisme éclairé... Comprendre et accepter la finalité de notre espèce, et s'y conformer avec vitalité.
La logique du sentiment de toute puissance
Évidemment, la suffisance occidentale avec laquelle nous nous croyons libre et tout puissant, obéit à une logique (même si celle-ci ne nous saute pas aux yeux).
Par exemple, s'imaginant les maîtres du monde, sans avoir de comptes à rendre à aucune instance divine, le marché actuel agit globalement avec un minimum de foi et de loi. S'appuyant sur une faible moralité, il participe et entretient la mise en esclavage des pauvres dans les pays émergents pour augmenter des marges bénéficiaires proprement honteuses.
Cette attitude sourde et forcenée du marché, fait effectivement courir un danger à l'humanité toute entière. Elle maltraite une quantité considérable d'êtres humains et génère de graves problèmes qu'auront à résoudre nos descendants.
Mais l'humanité retire également sa substance du « négatif ». Les excès humains, enfantent et fédèrent des forces d'opposition universelles qu'il serait difficile de constituer sans cela (l'ONU, l'Unesco, le TPI, attac et l'alter mondialisme, se sont instituer en s'opposant au pire).
A sa façon, la surdité du marché ultralibéral contribue donc à l'universalisation de l'humanité. Elle force les humains des différentes communautés à se réunir, à tisser des liens et des amitiés pour s'y opposer. Elle motive les réflexions pour y trouver des alternatives. L'égoïsme des uns, sert aussi de moteurs à l'unité.
Seulement, même si la construction orgueilleuse et insensée du monde a un sens, même si cette évolution à tâtons et à court terme, est inscrite dans une logique qui nous dépasse, la critique et la lutte sont également des nécessités, elles font également partie de la destinée.
D'ailleurs, ce progrès motivé par l'instinct, me semble aujourd'hui de plus en plus dépassé. Non seulement ce type d'évolution est humainement critiquable, mais il l'est également du point de vue pratique. En effet, ce système (se disant en quête d'efficacité) est beaucoup moins efficace qu'un progrès réalisé dans la symbiose, la sérénité, la mutualité, le respect, la conscience universelle. (C'est ce type d'évolution me semble-t-il, qui est souhaité par les mouvements, appelés à tord anti mondialiste).
2002 paradoxe
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