La perfection
L'avenir de l'humanité
Une évolution douce
Il n'est pas absurde d'imaginer une société parfaite.
D'imaginer par exemple, la fin de la propriété privée et de la domination
d'un homme sur un autre.
La fin de la possession par la mise a disposition de tous des
bien de l'ensemble. La fin de la convoitise par extinction des désirs vulgaires (et peut-être même que « des hommes habillés de façon identique, vivant dans des maisons semblables, mangeant dans des réfectoires, se levant et se couchant
tous à la même heure » comme l'imaginait Thomas
More, finira par arriver). Seulement si l'avènement d'un tel monde doit se faire, il ne se fera pas brutalement, ex nihilo. Il se mettra en place naturellement, sans qu'aucune dictature ne parvienne à l'imposer avant son temps.
Société close et ouverte
La perfection humaine viendra au terme du long processus d'affrontement entre les forces progressistes et les forces réactionnaires, ce que Popper désigne comme « l'affrontement entre la « société close », tribale, immobiliste, holiste, dominé par l'esprit religieux et « la société ouverte » fondée sur l'individu,
soucieuse de progrès, de rationalisation, dominé par l'esprit critique et valorisant le droit et la science.
Et si, comme l'écrit Roland Quillot, cette victoire ne va pas sans créer des problèmes (car la société close avait tout de même, malgré son caractère étouffant, certains mérites, dont celui d'être communautaire
et chaleureuse, tandis que la société ouverte, plus abstraite et plus rationnelle, est aussi créatrice de solitude), nous pouvons également penser que les humains aboutis du
futur, seront des humains « combles ». C'est à dire parfaitement autonomes et psychologiquement émancipé, affranchis de l'inquiétude, des questions irrésolues, des carences affectives, etc., bref, libérés de tous les manques obligeants les hommes constructeurs que nous sommes, à se
les faire combler par autrui.
Affectivement parlant, les hommes aboutis ne seront plus dépendants les uns des autres comme nous le sommes aujourd'hui (si j'étais capable de me remplir tout seul de l'amour que je réclame des autres pour être en équilibre, je ne serais plus dépendant de leur amour) car c'est bien cette autonomie,
cette indépendance que l'on rencontre chez les ascètes.
sophiste
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