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  • philosophies

Le pessimisme en philosophie

Majoritairement, la philosophie est optimiste.

La plupart du temps, les philosophes sont optimistes. Ils font confiance à la nature humaine et envisagent pour l'homme, de gais horizons. Et cela pour plusieurs raisons :

1/ Parce que les auteurs se forment en étudiant des auteurs remplis d'enthousiasme, de curiosité, de joie créatrice, et ce depuis les premières origines de cette discipline.

Que ce soit les milésiens, les pythagoriciens, Platon, Aristote, les épicuriens, les stoïciens, les philosophes chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes, tous les médiévaux, jusqu'à Descartes, puis Pascal, malebranche, Spinoza, Leibniz, Berkeley, Hume, puis Rousseau, jusqu'à Kant, Hegel, Comte, Mill, les engagés Proudhon et Marx, puis Freud, Bergson, Teilhard de Chardin, Bachelard, pour n'en citer que quelques-uns, tous, ont cru en l'homme, tous ont travaillé pour l'homme, pour son évolution. 

Tous, en dépit des souffrances, des doutes, de l'abnégation, des sacrifices, des agressions, ont puisé dans la philosophie, non seulement les plus grandes joies de leur existence, mais la vision d'un monde ayant du sens, du sens positif pour l'humanité toute entière.

2/ Parce que les philosophes sont des Hommes, et  la plupart des Hommes vivent avec l'intuition d'un monde meilleur à venir. La plupart des personnes portent en leur sein l'espoir d'un futur positif (c'est une des raisons pour laquelle l'homme, malgré tous les messages pessimistes, assume sans faiblir, sa descendance).

Montaigne, Schopenhauer, Nietszche

Du côté des pensées pessimistes, nous pourrions également citer le point de vue individualiste et sceptique de Montaigne. Celui de Voltaire (lorsqu'il s'oppose à l'idée leibnizienne selon laquelle tout est mieux dans le meilleur des mondes). Certains aspects pessimistes peuvent être décelés chez Schopenhauer, chez Nietzsche ou dans l'existentialisme.

Schopenhauer et Nietzsche, présentent tout deux le monde comme volonté. Leurs conclusions parviennent pourtant, sur deux rives diamétralement opposées. Schopenhauer, désespéré devant une volonté humaine irrésistiblement décidée à s'affirmer aux dépens d'autrui, préconise l'anéantissement de cette force instinctive. En s'appuyant sur l'hindouisme et le bouddhisme (à travers leur idée de nirvana) le philosophe de Dantzig, propose la pure et simple extinction des pulsions.

Nietzsche redoute au contraire de voir s'eteindre la volonté. Refusant sa propre sensibilité, hostile à toute introspection psychologique, le père du Zarathoustra combat l'adoucissement des moeurs qu'effectuent progressivement le monde spirituel et l'essor de la psychanalyse.
Ce déni de lui même, le pousse à idéaliser la force. A vénérer le dominant naturel, l'aristocrate guerrier, le système castique etc..

Si la volonté de puissance (l'autorité des dominants) était, et est encore, sous certains angles, nécessaire pour bâtir le monde, elle n'est pas une finalité. Elle est vouée à être progressivement remplacée par la démocratie (autrement dit, la souveraineté des dominés).

La volonté de puissance génère du plaisir et non pas du bonheur. Elle est également à l'origine de toutes les souffrances endurées par l'humanité. Comme l'homme aspire avant tout au bonheur, la volonté de puissance est destinée à s'anéantir progressivement.
Derrière cet anéantissement, se tient la sagesse la pleine spiritualité (l'éveil bouddhiste dont parle Schopenhauer) la béatitude, l'extase. Il faut simplement laisser le temps au temps.

En résumé, Schopenhauer a raison de faire dépendre le nirvana, de l'anéantissement des pulsions. Seulement l'homme doit construire son monde, il a donc besoin de ses pulsions. A quelques exceptions près, le nirvana est pour plus tard. Nietzsche a raison lorsqu'il pressent l'émergence de la sensibilité, mais elle n'est pas à redouter. Pris séparément et dans une lecture basique, ces deux points de vue frisent l'extrême et sont difficilement créateurs d'une vision optimiste du monde.

Le point de vue de Nietzsche est par certains côtés un retour archaïque vers les aristocraties grecques et romaines. Quand au point de vue de Schopenhauer, il est trop progressiste, il veut imposer au présent une finalité future, qui doit se construire peu à peu.

3/ L'existentialisme

On retrouve également une certaine forme de pessimisme dans les courants existentialistes. Certains d'entres eux réduisaient leur champ de vision à l'individu. Ils ne se préoccupaient pas de l'avenir de l'humanité dans son ensemble. Cette conception rétrécie se heurtait forcément à l'absurde (donc au pessimisme).

Mais finalement, ces penseurs ne peuvent être considérés à proprement parler comme de véritables pessimistes. Leurs oeuvres dans l'ensemble ne reflètent aucun vrai désespoir face à l'humanité. Elle traduisent simplement leur hypersensibilité naturelle - une des qualités majeures du philosophe.

Voilà pour les quelques cas de philosophie que l'on pourrait rapprocher des idéologies pessimistes.

régression

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la rochefoucault

La philosophie triomphe aisément des maux passés et des maux à venir, mais les maux présents triomphent d'elle.
François de La Rochefoucauld