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La contingence et la nécessité

De la CONTINGENCE.

Disputatio juifs chretiens gravure medievale.

La contingence, ce qui pourrait ne pas être

La contingence relative au passé. est une illusion philosophique déstiné à rassuré, car rien, de ce qui est arrivé, pouvait ne pas arriver. Tout ce qui est arrivé ne pouvait pas ne pas arriver. Jean Marc Tonizzo

Demain le soleil éclairera de nouveau notre hémisphère; la terre est habitée par des hommes; Socrate fut condamné à boire la ciguë : voilà des faits qui s accompliront ou qui sont accomplis, qui sont arrives, ou arriveront, mais que nous concevons pouvant ou ayant pu ne pas exister, pouvant ou ayant pu être modifiés et ne point présenter les mêmes circonstances. Si je dis : les corps sont placés dans l'espace; tout événement se passe dans le temps; ce phénomène a une cause; les trois angles d'un triangle sont égaux à deux angles droits : non seulement je conçois que ces vérités existent, mais je conçois aussi qu'elles ne peuvent cesser d'exister, ni exister différemment.

Je ne conçois pas qu'un tout puisse ne pas être égal à la somme de ses parties : le rapport qui enchaîne ces deux idées m'apparaît comme indissoluble, inévitable, nécessaire. C'est par opposition à ces vérités nécessaires qu'on a donné le nom de contingents à ces faits qui nous apparaissent bien comme vrais, mais aussi comme pouvant ne pas exister, comme accidentels, modifiables, et dépendants de circonstances qui peuvent ou auraient pu changer.

On a appelé ces faits contingents, du mot contingere (arriver), parce qu'ils ont commencé parce qu'ils arrivent et que par la même raison ils auraient pu ne pas arriver. De là, le mot contingence a servi à désigner le caractère de ces faits qui consiste pour eux à être conçus comme pouvant être ou n'être pas.

Ce ne sont pas seulement les faits que nous appelons contingents; nous revêtons également de ce caractère les lois en vertu desquelles ces faits se produisent, quoique nous les rapportions toutes à un principe dont l'essence est immuable : ainsi nous concevons non seulement que le soleil puisse ne pas se lever demain, mais que la loi en vertu de laquelle il nous éclaire, cesse d'exister ou d'être la même ; nous concevons par exemple que notre planète pourrait voir tourner le soleil autour d'elle au lieu de faire elle même sa révolution autour de lui ; nous concevons que l'eau au lieu d être en ébullition à une température de 100 degrés; y entre à une température moins ou plus élevée.

Telles sont toutes les lois de la nature physique, même les lois qui régissent le monde esprits. Ainsi nous concevons la possibilité pour l'homme de connaître à fond un objet à la première intuition, quoi qu'il ne connaisse maintenant que par des actes d'attention fréquemment répétés. Nous concevons qu'il n'oublie rien de ce qu'il a connu une fois, quoique l'expérience nous atteste que le temps efface bien des souvenirs.

L'existence même de la nature, régie par ces lois, nous apparaît empreinte du caractère de ocntingence, et non seulement la terre ou nous vivons, mais tous ces mondes qui roulent au dessus de nos têtes, n'ont aux regards de notre raison qu'une existence dépendante et précaire ; elle conçoit qu'ils disparaissent de l'espace où les a jetés le Créateur; elle conçoit qu'ils ne soient jamais échappés de ses mains.

C'est que les phénomènes qui nous entourent, c'est que leurs lois, c'est que tout ce vaste univers; quoique sortis du sein de l'être nécessaire, ont été librement créés par lui, et ne servent pas moins à attester sa liberté que sa sagesse et sa puissance. Platon, en proclamant l'éternité de la matière, méconnut, malgré son génie, cet attribut essentiel de la Divinité, et Platon moins que tout autre, aurait dû refuser à Dieu le pouvoir de créer la matière, puisqu'il admettait déjà que l'idée de tout ce qui existe est de toute éternité dans l'esprit du créateur, et que le monde n'est autre chose que cette idée réalisée; ce que j'admets avec lui, car il serait impossible de concevoir autrement la création.

Or pour que Dieu puisse ainsi réaliser les idées qui résident en lui et leur donner une existence extérieure à lui-même, ne faut il pas que la réalisation de ces idées ait un commencement ?

 

dictionnaire de la conversation 1833




Bonne lecture