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  • spiritualités

Jacob Boehme

Un mystique allemand

jacob Boehme, théosophe et mystique allemandBiographie du XIXe

Boehme ou Boehm (Jacob), célèbre théosophe et mystique de l'allemagne, naquit en 1575, dans une petite ville de la haute lusace nommée le Vieux-Seidenburg, près de Goerlitz, d'une famille de pauvres paysans. Jusqu'à l'âge de 10 ans il resta sans aucune instruction, occupé à garder les bestiaux. La contemplation d'une nature riche, bien que sans attraits empruntés, élevant son imagination, développa dans son coeur un profond sentiment religieux, un enthousiasme calme et réfléchi pour les choses mystérieuses, au point que dans l'influence de la nature sur lui il trouva une révélation de Dieu, et crut participer à une inspiration particulière. Ses parents, pour cultiver ces dispositions peu communes, l'envoyèrent à l'école, où il apprit à lire et écrire, et fut instruit dans le christianisme selon la doctrine de la communion luthérienne. Il lui firent ensuite apprendre le métier de cordonnier. Son apprentissage fini, il voyagea. Pendant son voyage, la tranquille contemplation à laquelle il aimait à s'abandonner fut souvent troublée par les disputes sur le crypto-calvinisne, qui dominaient alors en Saxe ; mais il sut s'élever au dessus de l'esprit orgueilleux et querelleur des sectaires de son temps. Il revint à Goerlitz, où il était maître cordonnier, en 1594 ; il y épousa la fille d'un boucher, avec laquelle il vécut 30 ans dans une union sainte et heureuse. Sa vocation aux profond mysticisme, qui caractérise ses écrits, avait précédé son établissement. Voici comment un de ses contemporains rapporte le fait : il me raconta lui-même, dit-il, que pendant qu'il était en apprentissage, son maître et sa maîtresse étant absent pour le moment, un étranger vêtu très simplement, mais ayant une belle figure et un aspect vénérable, entra dans la boutique, et, prenant une paire de souliers, demanda à l'acheter ; mais Boehme n'osa pas les vendre : l'étranger insistant, il les lui fit un prix excessifs, espérant par là se mettre à l'abri de tout reproche de la part de son maître, ou dégoûter l'acheteur. Celui -ci donna le prix demandé, prit les souliers, et sorti. Il s'arrêta à quelques pas de la maison, et là, d'une voix haute et ferme, il dit : Jacob, Jacob, viens ici ! Le jeune homme fut d'abord surpris est effrayé d'entendre cet étranger, qui lui était tout à fait inconnu, l'appeler ainsi par son nom de baptême ; mais, s'étant remis, il alla a lui. L'étranger, d'un air sérieux, mais amical, porta ses yeux sur les siens, fixa sur eux un regard étincelant, le prit par la main droite, et lui dit : Jacob, tu es peu de choses, mais tu seras grand, et tu deviendras un autre homme, tellement que tu seras pour le monde un objet d'étonnement. C'est pourquoi, soit pieux, craint Dieu, et révère sa parole ! Surtout, lis soigneusement les écritures saintes, dans lesquels tu trouveras des consolations et des instructions, car tu auras beaucoup à souffrir ; tu auras à supporter la pauvreté, la misère et des persécutions ; mais soit courageux et persévérants, car Dieu t'aime et t'est propice. Sur cela, l'étranger lui serra la main, le regarda encore avec des yeux perçants, et s'en alla sans qu'il y ait jamais eu d'indices qu'il se soit jamais revu. ( Notice sur boehme, par le baron Abraham de Frankenberg).

Le premier de ses écrits fut rédigé en 1610, et a pour titre : l'aurore naissante. Dans cet ouvrage, il essaya de faire connaître ses révélations et ses intuitions sur Dieu, l'humanité et la nature. Le clergé de goerlitz se déclara contre lui, et Georges Richter, pasteur de la cathédrale, sous les yeux duquel une copie de son ouvrage était tombé, le persécuta, le traîne à devant le juge et confisqua son livre, ne pouvant rien trouver de punissable dans sa personne. J. Boehme recommença à écrire, et rédigea successivement, en 1619 : les trois principes, avec un appendice de la triple vie de l'homme ; en 1620 : de la triple vie de l'homme, réponse aux 40 question de la mort ; de l'incarnation du christ, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, et de l'arbre de la fois ; des six points ; du mystère céleste et terrestres ; des derniers temps. En 1621 : de l'empreinte des choses ( De signatura Rerum ) ; des quatre complexions ; apologie de balthazar Tilken ; réflexion sur les bottes d'Isaie. En 1622 : de la vraie repentance ; de la vraie résignation ; de la régénération ; de la pénitence. En 1623, de la providence et du choix de la grâce; le grand mystère, sle nom de sur la genèse ; une table de principe ; de la vie sursensuelle (sur-céleste); de la contemplation divine ; Des deux testaments du christ; entretien d'une àme éclairée et d'une àme non éclairée; Apologie contre Grégoire Richter; De cent petits livres de prières; table de la magnifestation divine des trois mondes; De l'erreur d'Ezéchiel Meth; Du jugement dernier; des lettres adressées à plusieurs personnes. Les idées qu'il expose, dans cette suite de traités, sur Dieu, la création, la nature, la révélation, le péché, sont fondées sur la Bible et les écrits des Apôtres. Ce sont les différents dogmes du christianisme, tels que la chute d'adam, la rédemption, l'international, la résurrection, etc., Présenté sous une forme instructive, dont les diverses parties sont fortement liées, et avec la vivacité de l'imagination la plus pittoresque, la plus féconde est la plus élevée. C'est sans doute cette dernière qualité qui l'a fait considérer par quelques littérateurs allemands comme un des plus grands poètes de leur patrie. Il emploie souvent à la manière et les termes des écrits mystiques et alchimiques, et l'on reconnaît dans son style des traces de l'étude qu'il avais faites de Paracelse, de Valentin Weigel et d'autres auteurs de ce genre. L'obscurité que l'on rencontre fréquemment dans les écrits de Boehme, et qui en rend la lecture très laborieuse, tient à la solitude en quelque sorte de la pensée de l'auteur, à cette habitude de voir en lui-même et pour lui-même, joint à l'inexpérience du talent d'écrire, résultat de son défaut d'éducation. Ces ouvrages sont en général assez mal composés ; les mêmes idées qui sont fréquemment reproduites, les mêmes principes répétés assez longuement, lorsque l'auteur veut en tirer de nouvelles conséquences. Mais ses défauts disparaît sans devant la profondeur sublime des idées, la grandeur et la puissance des images. Les auteurs de la biographie universelle ont répété sur Boehme le jugement de Mosheim : qu'on ne saurait trouver nulle part plus d'obscurité qu'il n'y en a dansé pitoyables écrit.

En Allemagne, où la profondeur d'un ouvrage n'empêche pas de l'examiner consciencieusement, l'opinion des savants est bien différent sur les écrits de Boehme. Il y a eu surtout pour admirateurs tous ceux des partisans de la philosophie dont Schelling a posé les bases qui apportent dans leurs études plus d'imagination que d'esprit systématique. L'opinion des esprits élevés sur Boehme en Allemagne est unanime, et ceux-là même qui croient qu'il n'a pas ouvert une véritable route aux vérités nécessaires à la vie de l'humanité reconnaissant la supériorité de son génie, Et applaudissent à la poésie religieuse se ses ouvrages. Toutes sortes de haines troublèrent les dernières années de Boeme: on eut recours à la calomnie pour le poursuivre jusqu'à sa mort. La principale occasion en fut vraisemblablement un livre sur la pénitence, que ses amis firent imprimer à son insu. Il éveilla tellement l'attention générale que, d'après le désir de quelques personnes de la cour et à la prière de ses amis, Boeme alla à Dresde pour y faire examiner ses principes. Ce voyage eut lieu en 1624. Boemes trouva à la cour et même dans le consistoire beaucoup d'approbateurs et de protecteurs. Ils en sortit à son honneur, et l'électeur lui-même, qui eut plusieurs conférences secrètes avec lui, le congédia comblé de bontés.

A son retour, Boehme mourut dans la foi chrétienne, le 13 novembre de cette même année. Il avait eu de son mariage quatre garçons, à l'un desquels il enseigna son métier de cordonnier. Abraham de frankenberg, son biographe et son admirateur, a publié une éclaircie ses écrits. La première édition complète a été imprimé en Hollande, 1675, par les soins de Henry Betke. La plus complète et celle d'Amsterdam, 1682 (10 vol. in-8°). L'éditeur, G Gichtel, était un de ses disciples les plus avancés, et c'est de lui que les sectateurs de Boeme prirent le nom de gichtéliens ses écrits furent admirées en Angleterre aussi bien qu'en Hollande et en Allemagne. William Lawen en donna une traduction en deux vol.in-8°. On a aussi de ce traducteur une exposition en dialogues de la doctrine de Boeme, traduite en français sous le titre de La Voie de la Science divine. Il se forma aussi en Angleterre une secte selon la doctrine de Boeme, en 1697. Jeanne Lead, admiratrice de Boeme, fonda une société dans le but d'éclaircir ses ouvrages. John Pordage, médecin anglais, s'est fait connaitre comme commentateur de Boeme. Le fameux théosophe français Claude de Saint-Martin, mort au commencement de ce siècle, a publié les traductions de l'Aurore naissante, des trois Principes, de la Triple vie, des Quarante Questions. On a encore deux traductions françaises: une de la Clef de Boehme, et l'autre des deux livres de la Vraie Repentance, et de quelques autres petits traités.

H.Bouchitté, ancien recteur.

Dictionnaire de la conversation 1878

La Bhagavad-Gita, le soufisme, Le bouddhisme, le christianisme

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« En effet, si on ne répondait qu’à une seule question très connue, il va de soit que toutes les questions et les doutes disparaîtraient, comme s’ils n’avaient jamais existé. Ainsi la question qui ronge l’homme à chaque génération est: quel est le sens de notre vie? »

Baal HaSoulam, Introduction au Talmud des Dix Sefirot