Turgot
P. Leroux et J. Raynaud
à propos de deux discours prononcés par Turgot en 1750 en qualité de prieur de Sorbonne, dans les solennités de l'ouverture et de la fermeture des cours de cette faculté.Le second discours consiste, comme le premier, dans un développement du principe de la perfectibilité, mais plus étendu, puisque le genre humain est considéré dans sa totalité et non plus dans une simple période de son passé. C'est une esquisse d'histoire universelle, et quel que soit son imperfection, elle a du moins ce mérite de faire honneur au genre humain tout entier, ce dont aucune histoire universelle n'avait encore donné l'exemple. Il fallait en effet pour faire naître le soupçon de l'unité de tous les siècles et de tous les peuples, que l'idée de la perfectibilité eut déjà pris une certaine puissance, et il n'y avait quelle qui fut capable de produire une conception historique aussi générale que celle-là . Ce discours n'a sans doute ni le nerf, ni même la profondeur de celui de Bossuet ; mais il n'humilie nulle part la famille des hommes, et loin d'enchaîner, comme ce dernier, la philosophie de l'histoire sur quelques lignes étroites, ils laissent entrevoir de tous côtés des routes qu'il n'explore pas, qui font espérer de nouveaux points de vues, et qui sont des suites logiques de son point de départ. L'auteur indique d'abord la différence qui existe entre les phénomènes de la nature et ceux de la succession des hommes : la nature tourne dans un cercle ou les mêmes révolutions se répètent toujours ; le genre humain, au contraire, présente des changements continuellement nouveaux. « Dans ces générations successives, dit-il, par lesquels les végétaux et animaux se reproduisent, le temps ne fait que ramener à chaque instant l'image de ce qu'il a fait disparaître ; la succession des hommes offre au contraire de siècle en siècle un spectacle toujours varié. La raison, les passions, la liberté, produisent sans cesse des événements nouveaux. Tous les âges sont enchaînés par une suite de causes et d'effets qui lient l'état du monde à tous ceux qui l'ont précédé. Les signes multipliés du langage et de l'écriture, en donnant aux hommes le moyen de s'assurer la possession de leurs idées et de les communiquer aux autres, ont formé de toutes les connaissances particulières un trésor commun qu'une génération transmet à l'autre, ainsi qu'un héritage toujours augmenté des découvertes de chaque siècle, et le genre humain, considéré depuis son origine, paraît aux yeux d'un philosophe un tout immense, qui lui-même a, comme chaque individu, son enfance et ses progrès. Les empires élèvent et tombent ; les lois, les formes de gouvernement se succèdent ; les arts et les sciences se découvrent et se perfectionnent. L'intérêt, l'ambition, la vaine gloire, changent perpétuellement la scène du monde ; et au milieu de leurs ravages, les moeurs s'adoucissent, l'esprit humain s'éclaire, les nations se rapprochent les unes des autres, le commerce et la politique réunissent enfin toutes les parties du monde ; et la masse totale du genre humain, par des alternatives de période de calme et de période d'agitation, de biens et de maux, marche toujours, quoi que à pas lents, à une perfection plus grande. » Encyclopédie nouvelle, ou dictionnaire philosophique, scientifique volume huit par P. Leroux et J. Raynaud Breton Extraits de philosophesAristote paraphrase, Aristote Nicomaque, Bergson, Comte, Confucius, Confucius, Coulanges, Cusa, Darwin, Descartes lettre à Christine, Descartes lettre à Elisabeth, Descartes lettre à Mersenne, Descartes lettre à Newcastle, Descartes lettre à Elisabeth, Descartes lettre à Chanut, Descartes lettre à Giboeuf, Descartes discours methode, Dostoievski, Du marsais, Einstein, Epictete manuel, Epicure ménécée, Epicure ataraxie, Fichte, Fontenelle, Freud, Hegel histoire, Hegel liberté, Hegel Propedeutique, Heraclite, Hobbes, Janet, Kant idée, Lamarck, Lao Tseu, Lao zi, Leibniz théodicée, Leibniz système, Leroux, Locke, Lucrece, Malebranche, Marx, Meslier, More, Nietzsche gai savoir, Nietzsche grec, Parménide, Pascal, Pindare, Platon banquet, Platon hippias maj, Platon lettre, Platon lois, Platon phedre, Platon socrate, Platon sophiste, Platon
theetete, Plotin l'un, Pythagore, Rosset, Rousseau promenade, Rousseau reverie, Rousseau Emile, Saint Anselme, St Anselme 1Saint Anselme
2, Saint Augustin, Saint Thomas mal, Saint thomas dieu, Sartre, Schopenhauer, Sénèque, Spinoza amour, Spinoza appendice, Spinoza dieu, Steiner, Rabindranah Tagore, Tocqueville. Tao, Saint-Thomas question 48 Somme théologique, Saint-Thomas, somme théologique, question 3 |