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De l'imagination

L'imaginaire et l'humanité

Gravure ancienne représentant un arbreL'imagination chimérique

Les deux mille quatre cents ans séparant l'homme contemporain de la pensée athénienne ont été nécessaires pour accorder à l'imagination toute son envergure. L'époque ou s'épanouissaient les esprits de Socrate et de Platon accordait peu d'importance à cette aptitude de l'esprit. Platon en effet dépose l'imagination au plus bas des degrés de la connaissance. Pour lui, cette faculté est trompeuse, comme la sensation, on doit lui préférer la raison.

L'imagination raisonnable

Depuis, le monde a bien changé. L'extraordinaire explosion de la créativité, soutenu par le libéralisme, à libéré les esprits enchaînés. L'imagination est alors devenue une valeur positive dans la mesure où elle est appuyée par la raison. Elle n'engendre pas des images de chimères, négatives et affolantes mais la capacité à créer ce qui ne l'a pas encore été. L'aptitude à découvrir ce qui n'a pas encore été explorée. Nous avons aujourd'hui suffisamment de recul pour apprécier l'importance de l'imagination dans chaque corps de la société humaine. Que serait en effet la religion sans cette extraordinaire capacité à imaginer l'in-apparent. À se représenter l'invisible, l'au-delà, la transcendance. L'exploration du monde, des terres inconnues aurait-elle été possible sans la capacité à imaginer positivement l'inconnu.

L'imagination au pouvoir

Mais c'est dans le monde contemporain que l'imagination acquiert sa toute-puissance. L'artiste est devenu le phare de la société libérale. Le marché fait du résultat de son imagination, l'objet le plus cher et le plus recherché. Paradoxalement, le capitalisme dont l'âme est ultra matérialiste, place l'irréel, autrement dit l'imaginaire, au sommet de sa hiérarchie.

justice



Platon par raphael

L'imagination, du latin imaginatio « image ».

« Superbe puissance ennemie de la raison, qui se plaît à la contrôler et à la dominer » Pascal.

En ce qui concerne le sublime, le sentiment de déplaisir ressenti, provient d'un défaut de conformité de l'imagination, dans l'estimation esthétique de la grandeur, avec l'évaluation de la raison » Emmanuel Kant