Miguel de Unamuno
Petite réflexion sur unamuno
De la mortVoici quelques petits commentaires naïfs sur quelques extraits de Miguel de Unamuno à propos de la mort, du point de vue de Spinoza sur la mort.
Cette pensée que je dois mourir et l'énigme de ce qu'il y aura après, c'est la palpitation même de ma conscience. [...]
Prenez l'homme de Spinoza, ce juif portugais exilé en Hollande ; lisez son Ethique, dans ce qu'elle est, autrement dit comme un poème élégiaque désespéré, et dites-moi si l'on n'y entend pas, par-dessous les propositions si dégagées et, en apparence, si sereines exposées more géometrico, le lugubre écho des psaumes des prophètes. (Sentiment tragique)
[...]
Ainsi, chacun de leur côté, les juifs et les Grecs arrivèrent à la véritable découverte de la mort, qui est ce qui fait entrer les peuples, comme les hommes, dans la puberté spirituelle, celle du sentiment tragique de la vie : c'est alors que l'humanité engendre le dieu vivant. La découverte de la mort est ce qui nous révèle Dieu, et la mort de l'homme parfait, du Christ, fut la suprême révélation de la mort : celle de l'homme qui ne devait pas mourir et qui mourut. (Del sentimimiento trâgico de la vida)
[...]
Tu es le premier né des morts,
toi, le fruit, déjà mûr par la mort,
de l'arbre de la vie qui ne finit pas,
dont nous devons manger si nous voulons
nous voir libérer de la seconde mort.
Car toi, de la mort qui est la fin, tu as fait
le principe et la souveraine de la vie,
la mort blanche, enveloppé dans un noir manteau
et chevauchant sur un cheval jaune ;
la mort, impératrice de l'histoire,
qui, une fois fauchés, nous engrange, nous les humains,
avec une avarice de conquérante.
L'homme est fils de Dieu, et Dieu et fils de l'homme.
Toi, Christ, avec ta mort
tu as donné une finalité humaine à l'univers
et, en fin de compte, tu as été la mort de la mort !
(El Cristo de Vélasquez quatrième partie, poème 1 : « Muerte »)
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